lundi 13 février 2012

Une île du Lac Titicaca : l'Île de Soto

Après presqu'un mois de silence sur le blog, nous voici de retour pour vous raconter nos découvertes et nos rencontres.

Retour en arrière, durant la semaine de Noël où nous étions sur une île du Lac Titicaca : l'Ile de Soto.
Petite île, rare île de ce grand lac partagé entre le Pérou et la Bolivie, qui ne vit pas du tourisme.
Une quarantaine de personnes vivent sur là-bas dont quelques enfants. Seuls deux d'entre eux sont scolarisés; ils s'apellent Clara et Galindo.

Clara

Galindo

Sur l'Ile de Soto, pas d'électricité, pas d'eau courante mais une source située à 15 minutes de marche (30 minutes aller-retour) d'où nous prenons 6 gallons d'eau (env. 24 litres) chaque jour pour boire, cuisiner, faire la vaisselle et se doucher. Les habitants eux aussi font cela, mais ils sont deux fois plus âgés que nous... Une cuisisne à bois et une salle communale ont été mise à notre disposition par les villageois qui sont aux petits soins pour nous. Une "voisine" nous apporte de quoi petit déjeuner tous les matins (poulets en sauce, quinoa avec du fromage fondu,...).
L'Île de Soto

Les habitants sont, en moyenne, âgés de 50 ans, la jeune génération étant partie de l'île pour étudier ou travailler dans les villes voisines. Ils parlent une langue voisine du Quechua et qui s'appelle l'Aymara. Ils vivent de la pêche en consommant la truite saumonnée ou en la vendant sur le marché de Conima (commune en face de l'île). Seul problème, la truite se fait de plus en plus rare à cause notamment de la pollution du lac. Pour aller pêcher, les hommes embarquent dans leur petit bateau à moteur vers 14h munis de leurs filets et ne reviennent que le lendemain vers 9h du matin. Ils passent la nuit sur le Lac quelque soit le temps : vent, pluie ou orage et froid. Tout cela pour vendre le kilo de truite à 13 soles, soit 5€ environ.

Marcelino, un habitant de l'île




Faute de travail et de commodité sur l'île, les jeunes qui en partent ne reviennent pas. Autrement dit, une fois que les habitants actuels auront quittés ces lieux, Soto deviendra inhabitée et inactive. Seul espoir pour ces gens, un projet de mise en tourisme de l'île en privilégiant le logement chez l'habitant, ce qui permettrait d'avoir un revenu en plus.

Nous avons donc passé la veillée de Noël avec ces personnes pleines d'humanité et de gentillesse. Nous avons partagé un chocolat chaud préparé par les femmes avec du Pannetone (brioche italienne aux fruits confits) et une soupe préparée par nos soins. Un moment magique éclairé à la bougie et aux sourires de ces péruviens qui nous ont accueillis comme si nous étions de vieux amis.
Une chose est sûre, les larmes de certains habitants lors de notre départ ont dénoté la sincérité des liens que nous avons tissés avec ces gens venus d'une autre terre.

Le 24 décembre 2011, autour d'un bon chocolat


Anthony.