mercredi 23 novembre 2011

Il était une fois, loin d'ici...

Il était une fois, à une époque inconnue, un village très lointain qui paraissait au village d'Obelix et d'Asterix pour sa forme ciculaire. Dans ce village lointain, on pouvait voir des choses surprenantes que l'on n'est jamais sur de revoir un jour...

Dans ce village lointain, il y avait d'abord beaucoup de vert ; le vert de l'herbe au centre du village, celui des arbres tropicaux qui entourait le village, la jungle, celui des champs de bananiers... il y avait aussi du marron ; le marron de l'immense rivière sur laquelle voguent les pirogues, le marron des maisons de bois et celui du chemin boueux lors de la saison des pluies ; il y avait aussi beaucoup d'enfants, des enfants beaux, aux traits parfaits, qui couraient pieds nus sur la terre battue et dans les champs, des enfants qui souriaient, qui jouaient, qui s'ennuyaient aussi, à qui ont ne demandait jamais leur avis, des enfants qui se levaient bien tot et qui travaillaient beaucoup, qui ne savaient pas jouer aux dominos mais qui savaient des choses que vous ne saurez jamais...
Dans ce village on pouvait voir un enfant de 3 ans manier la machette pour tailler un tronc et se fabriquer une pirogue pour jouer, un autre du même age ramasser du linge pendu, un autre allumer le feu tôt le matin pour préparer le petit déjeuner, un autre encore peler des bananes, puis un autre couper un arbre à la hache, on pouvait voir aussi une famille, sortie de nul part, au milieu de la jungle passer sur un tronc horizontal disposé au dessus des eaux avec en première position un enfant de 5 ans peut etre portant une machette sur son épaule, suivit de sa mère enceinte portant une bassine sur la tete, suivit de son mari portant une petite sur les epaule et une tronconeuse à la main...où vont-ils? Ils marchaient rapidement et en meme temps ils paraisaient voler dans les airs, flotter au dessus du tronc, le sourire aux lèvres ; on pouvait voir aussi des femmes et des enfants droit comme des piquets, un barril sur la tete charger d'eau, parfois plus lourd qu'eux ; parfois on pouvait voir aussi des centaines de feuilles tissées sur une branche traverser le village, une personne doit bien les porter mais on le devine à peine sous cette charge gigantesque ; on pouvait voir des enfants jouer à la chasse aux cochons et à la chasse aux fourmis volantes géantes pour s'en faire un festin ; on pouvait voir tôt le matin, lorsque l'aurore pointe le bout de son nez, un homme partir armé d'un fusil ou bien armé d'une rame et d'un filet de peche ; on pouvait observer aussi à la nuit tombée d'inombrables étoiles comme on en voit rarement dans un ciel d'une pureté indescriptible, il y avait aussi les bougies qui dansaient dans les maisons à la nuit venue ; il y avait aussi une fois ce jeune garçon de 16 ans sorti tout droit d'un conte merveilleux, assis bien droit à l'avant de sa pirogue, à chaque coup de rame se dessinait les muscles de son dos que l'on deviennait a travers son habit, il est silencieux et rame lentement dans l'obscurité du matin et le brouillard, il a l'air d'etre le maitre des lieux, il domine de toute sa puissance ce lieu hostile où les bruits inconnus nous font tressaillir ; il y avait cette enfant qui croit que Dieu porte la terre sur ses épaules, et le regard de sa petite soeur à la lueur du feu qui vous observe lorsque l'on raconte comme c'est "ailleurs" et qu'on ne pourra jamais oublier ; on pouvait faire aussi la connaissance de gens coupés du monde, timides et réservés mais d'une générosité incroyable. Leurs visages dansent devant mes yeux, je ne peux les effacer, ils sont là.
Tous ces gens ce sont les habitants de Leoncio Prado, un village en Amazonie avec lesquels nous avons passé un mois inoubliable et déroutant. Dans quel pays? Le pays de Leoncio Prado, il parait qu'il se trouve au Pérou. Pour nous, c'est Leoncio Prado.
Je ne cesserais de m'interroger...Qu'est-ce que c'est "ailleurs" pour tous ces gens?

Solène


arrivée à Leoncio Prado